L’art du fusain est réputé dans le domaine du dessin, pourrait-il l’être dans le domaine du bonsaï ? « That is the question of the day » dirais-je pour étaler ma culture anglophone qui se limite à peu près à cela.

Mais ce n’est pas grave puisque en l’occurrence c’est le savoir-faire botanique et artistique qui est en débat et non les performances linguistiques.

Ce savoir- faire ou plutôt la technique que je vais aborder est la bouture de racines. Un maitre japonais avait insisté auprès des formateurs du club sur cette technique pas assez utilisée. Ce n’était pas tombé dans des oreilles de sourds et un N3 du club m’a retransmis cette recommandation. N’étant pas atteint non plus de surdité, j’avais mis cela en gestation dans un coin de ce qui me sert de cerveau jusqu’à ce que je crée une planche de fraisiers en haut de mon terrain.

Quel rapport ? Et bien j’y viens sur le champ afin de ne pas vous laisser frustrés plus longtemps puisque je sens poindre chez vous une curiosité grandissante mêlée d’impatience difficile à contrôler.

Voilà de quoi il s’agit par l’image.

Il y a 4 ans lorsque j’ai travaillé le terrain pour ces devenues fameuses fraises, je suis tombé (pas sur les fesses) mais sur des racines du fusain bonnet d’évêque en proximité. Ce travail physique a néanmoins activé mes neurones et les propos cités précédemment ont pris une allure d’actualité.

Je me suis dit que le fusain devait se prêter fort bien à ma première expérience sur le sujet car c’est un arbre relativement résistant, qu’il pousse d’ordinaire de façon très droite et que la patine de l’écorce demande quelques années. La racine ne rajoute rien au premier critère mais elle arrange bien les deux suivants. Je les ai donc mis dans ma pépinière.

Ces deux dernières années, j’ai taillé l’aérien afin que les branches ne prennent pas des proportions inintéressantes puisque mon idée était de faire des petits arbres. J’ai également taillé une fois les racines en remettant immédiatement les arbres en pleine terre.

Cette année, je voulais refaire la même chose mais 3 des 6 boutures ont développé un racinaire assez circulaire pour envisager de les mettre en pot.

Ainsi fut fait hier et aujourd’hui ce qui me permet de vous les présenter. Ce n’est pas abouti car la hauteur, le développement du feuillage et tout simplement la reprise en pot sont à assurer mais cela est prometteur et nous pourrons en suivre l’évolution lors de nos ateliers.

A suivre donc.

Alain